Histoire de l'Empire byzantin

Évolution territoriale de l'Empire byzantin durant son histoire.

L’histoire de l’Empire byzantin s’étend du IVe siècle à 1453. Héritier de l’Empire romain, l’Empire romain d’Orient puise ses origines dans la fondation même de Rome et n’a été nommé « Empire byzantin » qu’en 1557 par Jérôme Wolf[1], et c’est seulement à partir de 1857 que l’appellation « byzantin » a été largement diffusée par l’historien George Finlay : auparavant, les appellations courantes pour l’Empire romain d’Orient et ses états-successeurs étaient, en Occident, « Romanie » (comme dans les Assises de Romanie[2]) ou « Bas-Empire »[3], et en Orient Rûm-eli (« pays des Romains »)[4]. Ces noms proviennent de l'auto-désignation Ῥωμανία - Romania de l’Empire romain d’Orient et ont aussi donné « Romées », « Roumélie » et « Roumis ». Par métonymie, « Romanie » a aussi désigné les territoires pris à l’Empire romain d'Orient par les croisés du XIIIe siècle, comme l’Empire latin de Constantinople, le royaume de Thessalonique ou la principauté d’Achaïe. Le caractère prédominant de l’histoire byzantine est l’exceptionnelle longévité de cet empire, pourtant confronté à d’innombrables défis tout au long de son existence, comme en témoigne le grand nombre de sièges que dut subir sa capitale, Constantinople. La création de cette dernière par Constantin en 330 peut constituer un deuxième point de départ à l’histoire de l’Empire byzantin avec la division définitive de l’Empire romain en 395. L’emplacement de Constantinople au carrefour entre l’Orient et l’Occident et aux extrémités occidentales des routes de la soie, de l’encens, des épices, des gemmes et de l’ivoire contribua largement à la grande prospérité de l’Empire byzantin. Cette richesse couplée à son prestige politique, militaire et culturel en firent un empire respecté mais très convoité et aussi méprisé après la séparation des Églises d'Orient et d'Occident. Le grand nombre de sources historiques byzantines permet d’avoir un aperçu assez complet et détaillé de l’histoire byzantine, bien que l’impartialité des historiens est variable, soit qu’ils fussent proches du pouvoir impérial, soit qu’ils lui fussent hostiles.

Héritier de la Rome antique, l’Empire byzantin développa rapidement des caractéristiques qui lui furent propres. Georg Ostrogorsky décrit l’Empire byzantin comme « la synthèse de la culture hellénistique et de la religion chrétienne avec la forme romaine de l’État ». Cette évolution progressive d’un Empire romain vers un empire plus spécifique se fit au cours du VIIe siècle après que l’empire eut, avec des fortunes diverses, essayé de restaurer l’universalité de l’Empire romain, à l’image de l’œuvre de Justinien Ier.

Les conquêtes arabes de la Syrie, de l’Égypte et de l’Afrique du Nord associées aux pénétrations slaves et bulgares dans les Balkans et lombardes en Italie contraignirent l’Empire byzantin à se refonder sur de nouvelles bases. L’historiographie moderne retient parfois cette transition comme le passage de la forme protobyzantine (ou paléobyzantine) à une forme mésobyzantine. Cette dernière se prolongea jusqu’en 1204 et fut caractérisée dans un premier temps par la période iconoclaste qui vit s’affronter partisans et adversaires des images jusqu’au milieu du IXe siècle. Ce conflit interne empêcha l’empire de mener une politique extérieure offensive, mais les empereurs parvinrent tout de même à défendre Constantinople contre les périls extérieurs, notamment arabes.

Le succès des iconodoules et l’établissement de la dynastie macédonienne en 867 firent entrer l’Empire byzantin dans une nouvelle période glorieuse, tant sur le plan culturel que territorial. Cette œuvre fut à son apogée lorsque Basile II vainquit les Bulgares et laissa l’empire plus étendu qu’il n’était au temps d’Héraclius. Toutefois, après la mort de Basile II en 1025, les conflits entre les noblesses civiles et militaires couplés à l’apparition de nouvelles menaces externes conduisirent l’empire au bord de la ruine. La défaite de Mantzikert contre les Seldjoukides en 1071 eut pour conséquence la perte de l’intérieur de l’Anatolie et l’arrivée au pouvoir des Comnène en 1081. Ces derniers réussirent à rétablir la puissance byzantine sans pour autant récupérer l’ensemble des territoires perdus, tandis que l’hostilité entre « Grecs » et « Latins » s’accrut progressivement au fil des Croisades. Ces tensions aboutirent à la prise de Constantinople par la quatrième croisade en 1204 et à la division de l’empire entre territoires « latins » et « grecs ».

Si l’empire de Nicée parvint à reprendre Constantinople en 1261 et à rétablir l’Empire byzantin, les Paléologues ne purent faire face aux nombreux défis qu’ils rencontrèrent. Ruiné économiquement par les républiques italiennes de Venise et Gênes, affaibli intérieurement par une aristocratie toute puissante mais incapable de faire face à la pression ottomane, l’Empire byzantin finit par tomber en 1453 après un siècle et demi d’une lente agonie. Toutefois, ce déclin fut marqué par un profond renouveau culturel qui permit à l’influence byzantine de rayonner partout en Europe alors même que son territoire s’amenuisait irrémédiablement.

  1. Ostrogorsky 1996, p. 27.
  2. Alexander Kazhdan, vol. 3, « Romania, Assizes of », 1991, pp. 1805-1806.
  3. John H. Rosser, Historical Dictionary of Byzantium, 2012, p. 2
  4. (en) Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford, Oxford University Press, , 1re éd., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208) p. 1805.

© MMXXIII Rich X Search. We shall prevail. All rights reserved. Rich X Search